Lettre à Christophe Van Impe
Lettre à Christophe Van Impe,Je me perds dans les allées du jardin de la nuit, à l’heure où je te rédige cette lettre.
Cette dernière lettre que je pensais ne jamais t’écrire, toi qui étais si vivant,
toi qui menais une vie scène, à coup de festivals de rock, ton autre passion avec le foot.
Mon esprit s’embrouille dans un labyrinthe obscur, constitué de petits souvenirs à chaque coin, à chaque coup de coin, et des regrets aussi.
Je ne trouve pas le sommeil face à ton repos éternel.
La gifle du silence. Celle qui fait sans doute le plus mal.
Tu es parti si vite que je n’ai pas eu le temps de tout te dessiner, de tout te destiner.
J’attendais que tu te retapes pour qu’on se fasse enfin cette fameuse « bouffe qu’on devrait se faire un de ces quatre » comme tu me l’avais encore écrit récemment.
Faire ce troisième bouquin ensemble, sur le chanteur Arno, après « Asile 2 foot » et « La crise sur le gâteau« , pour lesquels tu avais mis toute ta plume et tout ton coeur.
Et Dieu sait s’il était grand ce coeur que tu cachais si bien et qui a décidé de te lâcher en ce funeste dimanche 05 mars 2017.
Professionnel jusqu’au bout de ton stylo, tu m’avais sidéré par ta rapidité d’exécution et ton esprit de synthèse pour rédiger ces livres.
En deux soirs, tu avais terminé tous les textes, et il y en avait un paquet !
Tu avais compris ce que je cherchais, preuve de ta générosité, de ta grandeur d’âme et de cette infinie gentillesse que tu cachais avec humilité derrière ton sourire discret. Ce même sourire que tu offrais à mon fiston lorsque tu venais bosser chez moi.
Tu aimais les enfants.
Tu en étais resté un toi-même.
Je devinais tes souffrances vécues, mais par pudeur, je n’ai jamais osé t’en parler.
Tu te souviens de ma première expo en solo à Soignies ?
Je t’avais confié avoir peur de ne pas avoir assez de monde. Tu étais venu avec une bande de potes à toi pour me soutenir.
Et ce dessin, que tu n’osais pas me demander, et que je t’avais offert pour faire passer un message à l’une de tes proches.
Tu m’avais remercié durant des jours et des jours, comme si je t’avais offert tout l’or du monde alors que ce n’était qu’un dessin !
Lorsque tu as appris que j’avais perdu mon job chez « SudPresse« , tu m’as mis en contact avec le journal « L’avenir » pour que mes dessins continuent d’être présents dans un quotidien.
Ca résume assez bien le chic type que tu étais…
Je n’oublierai jamais tous ces instants là et d’autres aussi.
J’aurais aimé qu’ils soient plus nombreux.
Ce ne sera pas le cas.
Ce sera difficile de me dire que je n’aurai plus de nouvelles de toi.
Je pense très fort à ta famille, à tes amis, tes proches, tes collègues de « SudPresse » et du quotidien « Le Soir«
Je maudis le destin de nous reprendre des belles personnes comme toi, et dans le même temps, je le remercie de t’avoir placé sur ma route.
Salut Chris…
Pascal